vendredi 6 février 2015

La motricité libre, c'est la vie !

Dans les métiers où il est question du développement de l'enfant, on prône souvent la motricité libre. A raison, car comme j'aime répéter à qui veut bien l'entendre : "la motricité libre c'est la vie !"
Mais la motricité libre kesskecé ?

Selon Emmi Pikler, la liberté motrice consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l'enfant, sans lui enseigner quelque mouvement que ce soit.

En gros, c'est un peu le contraire de la sur-stimulation, travers dans lequel nombre de parents (et de grands-parents) ont tendance à se vautrer assidûment.

Selon cette théorie, l'enfant est parfaitement apte à franchir par lui-même, sans stimulation extérieure, les étapes de son développement sensorimoteur.
Prenons par exemple, une étape clé du développement du tout jeune enfant : le retournement. Certains préconisent une sorte de gymnastique afin d'aider bébé à piger le truc : mettre l'enfant sur le dos, lui attraper délicatement les genoux, l'amener à plier les jambes et emmener ses genoux sur le côté, le corps devant suivre. Mouais.

Sinon, on peut aussi poser bébé sur un tapis molletonné mais pas trop mou (afin qu'il ne s'enfonce pas et puisse bouger à son aise) et disposer de chaque côté de son corps, un objet qu'il sera en mesure d'attraper. Il ne l’attrapera pas forcément directement mais, posé pépouze sur son tapis, il y a un moment où il se dira "hey mais, y a un truc à tenter là" et hop, il se mettra à essayer. Tout seul.

Alors on est pas obligés de coller bébé dans un coin et de le laisser se dépatouiller sans lui accorder un regard ou un encouragement...



Non justement, l'idée c'est de rester à côté de lui, ou pas loin, et de l'accompagner par le regard, les mots,... Ne pas lui faire faire les choses mais le laisser faire.

Pour faciliter l'évolution motrice, on peut lui mettre des vêtements qui n'entraveront pas ses mouvements et adapter l'environnement dans cette optique : la liberté de bouger comme il veut, où il veut. Ainsi, on essayera de prévoir un espace rien que pour lui comme un tapis, y poser quelques objets qui ne risqueront pas de le blesser (on va éviter le hochet en bois les 6 premiers mois par exemple...) et éviter l'accumulation. 3-4 objets suffiront à son bonheur s'ils sont bien choisis (on en reparlera bientôt avec une petite sélection).
Au moment du 4 pattes, on privilégie une surface plane, sans rien qui puisse gêner la pose des mains et des genoux.
Puis par la suite, on pourra ajouter quelques caisses, quelques mousses pour qu'il puisse y prendre appui afin d'évoluer tranquillement vers la station debout.

Quant à la marche : foutons lui la paix !!

Conseil n°1 : Pas de chaussons ou chaussures (pitié) avant qu'il ne sache marcher seul, ça ne servirait à rien à part gêner la communication entre les "capteurs" placés sous les pieds et les muscles des jambes et du bas du corps qui régissent l’équilibre, la bonne position et plein d'autres trucs super importants (j'essaie de ne pas être trop scolaire mais n'allez pas croire que je vous prends pour des truffes !).
Conseil n°2 : Pas d'"aides" à la marche et surtout, SURTOUT, pas de babytrot, ou youpala aka engin de l'enfer. Il y a des pays dans lesquels c'est interdit et à raison !
Le youpala ne respecte pas la physionomie de bébé, buste en avant et jambes en arrière, paye ta position pourrie pour l'appréhension de l'équilibre !  En plus, souvent mal réglé en hauteur, il pousse bébé à marcher sur la pointe des pieds.
Ensuite, coincé dans sa petite cage carrée sur roulettes, bébé n'a aucune conscience de ce qui l'entoure et encore moins des dangers de son environnement. Il ne peut pas développer ses réflexes de protection ou apprendre à se laisser tomber sur les fesses. Voilà pour l’essentiel mais j’espère que ça aura suffit à faire comprendre aux 3 personnes qui passeront par ici dans les 10 prochaines années que le youpala c'est inutile et mauvais pour le développement.
Conseil n°3 ; Pas de "Non!!! Tu vas tomber !!!". Pour grandir tranquillement, un enfant a besoin de prendre confiance en lui, son corps, ses capacités et l'empêcher d'agir ne l'aidera pas. Il a besoin d'apprendre que certains mouvements entraînent une chute et ce sera plus sain de lui préparer un espace dégagé et sûr (safe, you know...) afin qu'il puisse tomber sans se blesser, que de hurler avant même qu'il mette un pied par terre.

Voilà pour mes quelques conseils concernant le développement sensorimoteur de petit machin. Bienveillance et accompagnement sont les maîtres mots pour un développement harmonieux et un enfant heureux (bientôt je monte ma secte).

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